Marseille X Kulture

2018 !!! Une année très spéciale pour nous, mais également pour une seconde institution d’origine marseillaise, qui fête aussi ses 20 ans, à savoir, notre partenaire et alter-ego musical : MARSATAC.

L’un des plus gros festivals de l’hexagone qui réunira cette année la crème de la scène Hip-Hop francophone, d’IAM à Moha La Squale en passant par Lomepal, Nekfeu, Romeo Elvis et j’en passe.

Incroyable me direz-vous, mais c’était sans compter sur la programmation électro avec en tête d’affiche un certain Paul Kalkbrenner que l’on ne présente plus, mais aussi des étoiles montantes de la scène française, comme le prometteur Petit Biscuit.

OUI ! nous aurions pu écrire un article consacré à cette programmation monumentale tant elle est riche, mais c’est sous un angle plus rétrospectif que nous allons vous parler de cette collaboration événement 100% phocéenne. Car en effet, Kulte et Marsatac, c’est une love story qui ne date pas d’hier…

C’était à l’occasion de l’édition de 2010 que Marsatac et Kulte ont mutualisé leurs forces créatives afin d’offrir un véritable univers graphique pour les 3 éditions suivantes, un travail de fond, accompagné d’une collection capsule autour d’un thème brûlant, la révolte et l’insoumission, l’émeute : « RIOT ».

 

 

A l’évidence, une émeute ça ne se fait pas seul ! L’idée fut de donner carte blanche à 5 artistes et ainsi découvrir des créatifs de talent, comme Seb JARNOT, Genevieve Gaukler, Mothi LIMBU, Kimi KIMOKI, le tout supervisé par l’artiste Marseillais TABAS.

Un thème découlant avant tout de la réputation du festival. Marsatac en 2010, c’était déjà une ambiance explosive, le rendez-vous des fêtards et autres amateurs de musique, dans lequel vous pouvez aussi bien découvrir les artistes de demain comme les plus écoutés du moment.

Le tout dans un cadre véritablement hors du commun, la Friche de la Belle de Mai, qui est sans doute l’endroit le plus atypique et exceptionnel que vous pourrez trouver en France si vous êtes amateurs de culture urbaine, et ainsi renforçant cette esthétique anarchique.

Un cocktail détonnant qui a fait véritablement entrer le festival dans une sorte de légende urbaine, « Marsatac c’est l’émeute », si vous êtes du sud de la France, aucun doute que vous voyez de quoi il en est…

Ainsi nous avons rencontré l’artiste marseillais TABAS, qui est à l’origine du slogan réédité pour les 20ans du festival : « Que votre volonté soit fête » et véritable trait d’union entre Kulte et son âme sœur musicale Marsatac.

Bonjour Cedric, sache que le Kultorama est ravi de pouvoir échanger avec toi sur le festival marseillais par excellence, avant toute chose, tu pourrais nous expliquer ce qu’est le job de TABAS ?

Après des débuts dans le graffiti traditionnel au début des 90's, TABAS est né le premier avril 1999 et fêtera bientôt lui aussi ses 20 ans, comme Kulte et Marsatac d'ailleurs... C'est avec ce pseudo que je signe mon travail d'artiste. 

Direction artistique, graphisme, illustration, peinture, sculpture, céramique, textile, cela peut varier en fonction de ce dont le projet a besoin. Je partage mon temps entre projets de commandes et projets personnels.

Vous avez certainement bu du Pastis dans un des verres 51 Piscine que j'ai habillé, dansé là où j'ai fait l'affiche pour Marsatac, le Pointu festival sur l'ile du Gaou, live au pont, ou Paloma à Nîmes, ou bien mangé un petit plat avec ceux pour qui j'ai collaboré chez Spok, Mix en bouche, hors les vignes ou quelques chefs bien connus de la ville de Marseille.

Le job de TABAS, c'est avant tout des visuels simples et sensés qui se remarquent...

Tu as été illustrateur et directeur artistique pour Marsatac entre 2004 et 2014, si tu devais garder le travail d’une seule édition, ça serait laquelle ?

Alors, comme je n'arrive pas à me décider je retiendrai plusieurs années ahaha !

2007 "l'année de la pomme ». Ça me faisait marrer de faire un flyer froissé. On avait collaboré avec un producteur de pommes de la région pour qu'ils livrent des pommes, nous les avions emballés dans un flyer et distribués dans tous les festivals aux alentours...

2008, "l'année de l'affiche blanche ». J'ai toujours rêvé de ne pas faire de visuel pour une affiche. On avait demandé aux artistes de cette édition de porter une affiche blanche, la programmation était cachée chez eux autour de chaque affiche qu'ils portaient. Les gens pouvaient dessiner ce qu’ils voulaient dans la rue sur cet espace blanc.

2011, « l'année du bandana" ou le flyer était en tissu. Les gens pouvaient le porter et se cachaient le visage avec.... Ils l'ont ramené pendant plusieurs éditions qui ont suivi. C'était le début de la collaboration avec Kulte pour la fabrication textile.

Le slogan « Que votre volonté soit fête » c’est à toi notamment qu’on le doit, on peut parler d’une phrase Kulte désormais, qui sera rééditée pour les 20 ans du festival, tu peux nous en dire plus sur l’histoire de cette dernière ?

Pour l'édition 2013, on avait en tête de réunir une série de 9 visuels « slogans » Entre autres, je peux citer "du son sur les murs", « Dense music », "Pensez moins dansez plus ». Tous faits à la main comme dans une manifestation pour clore les 3 volets 2010-2013 de la communication du festival qui traitait d'une thématique autour de l'émeute sous le nom « RIOT ». 

On a fait appel à des amis rédacteurs, entre autres Jeremy Morjane Alias Anticlimax, ou Théo Pillault pour nous épauler dans cette tâche. Le WAAW s'est occupé de les peindre en pochoirs dans la ville avec quelques complices...




Tu as fais tes armes dans le graffiti avant de te diriger sur d’autres supports, et étant de Marseille, qu’est-ce que t’évoque la relation qu’entretient Marseille avec le graffiti ?

Historiquement, la ville a toujours été à contre-courant et en rébellion avec l'ordre établit, jadis déjà, les canons étaient tournés vers l'intérieur de la ville depuis les remparts. 

Contrairement à Paris la vague de répression et de nettoyage n'a pas été faite ici, fin des années 90's. C'est un terrain fertile. La nouvelle génération a maintenant conquis les toits avec des rouleaux, pour être sûr de ne pas être effacés et trouver des espaces encore vierges. 

L'an dernier, j'ai participé à un petit documentaire sur Arte creative réalisé par Thomas Sipp, ou j'étais une sorte de "guide typographique" dans la ville, pour parler du graffiti dans Marseille, et dans le quartier du cours julien ou je réside...

As-tu des artistes qui t’inspirent où qui t’ont inspiré que tu aimerais partager avec nos lecteurs ?

Je peux citer le travail de Mothi Limbu de Marseille qui a justement officié chez Kulte à Marseille pendant quelques années, que j'avais invité avec Seb Jarnot, Kimi kimoki et Genevieve Gauckler sur une mini collection émeute Marsatac/Kulte en 2011. 

J'aime beaucoup le travail des chefs Emmanuel Perrodin, Christian Ernst et Lionel Levy avec qui j'ai eu la chance de travailler sur de la gastronomie cette année. 

Quelques tatoueurs marseillais RemiB Dalas, comme Lola la sioux et Baze.

En parlant de ça, on a cru comprendre qu’en ce moment tu bossais sur un projet qui te tient véritablement à cœur, mais sur un support humain donc cette fois-ci, tu peux nous en dire plus ?

Tabas, comme l'expression consacrée « ça tabasse » les gens s'en souviennent, ça reste dans la tête. Depuis quelques temps, je commence à tatouer moi-même mes illustrations, pour que les gens m'aient dans la peau ahhaha !


Pour conclure…

Ton Objet Kulte ?

J'utilise toujours un feutre marqueur paper mat noir.

Ton Film Kulte ?

L'aventure c'est l'aventure, je suis fan de leur concept « la clarté dans la confusion »

Ton Morceau Kulte ?

Ma première claque en entrant discrètement avant l'ouverture dans un club que tenait des amis de mes parents en 1983, j'avais 9 ans, c'était "Rock it" de Herbie Hancock.

Un Bon Plan Kulte ?

Je n’aime pas trop les plans A4

Un Conseil Kulte ?

Commencez par le dessert, la vie est plus courte que vous le pensez

Site web TABAS
Instagram TABAS

 

Comme vous l’aurez compris, pour 2018 Marsatac et Kulte ont donc remis le couvert ! Fruit d’une réflexion collective, le merchandising Marsatac 2018 sera donc signé Kulte.

A l’honneur, un T-shirt millésimé pour les 20 ans en commun ainsi qu’une création Kulte qui revient sur la référence fondatrice du Festival, le Film MARS ATTACK, toujours plus Kulte…